Dossier Réseaux et Telecom
Les cadres d'entreprise disposent aujourd'hui de multiples moyens de communication : téléphone fixe, téléphone mobile, messager de poche, télécopieur, système de courrier électronique, logiciel de travail en groupeÉ Mais s'ils peuvent communiquer à tout-va, la gestion de leurs messages devient de plus en plus un casse-tête.
Quand la consultation des messages vire au cauchemar
Chaque média est en effet associé à un terminal spécifique et, pis, à un système de messagerie qui lui est propre. Résultat, l'utilisateur doit gérer plusieurs boîtes aux lettres présentant chacune une ergonomie différente et protégées par des mots de passe ou des codes eux aussi différents. Autant dire que la consultation des messages peut tourner au cauchemar, surtout lorsqu'on est en déplacement.
De plus en plus, les entreprises cherchent donc à unifier leurs systèmes de messagerie. Cela présente le double intérêt de simplifier la tâche de l'utilisateur, mais aussi de rationaliser la gestion et la supervision des différents systèmes de boîtes aux lettres.
Historiquement, les premiers à proposer des solutions fonctionnelles ont été les grands équipementiers télécoms, qui ont développé des solutions d'intégration entre leurs systèmes de messagerie vocale et les grands logiciels de messagerie électronique de type Exchange ou Notes. Mais depuis quelques mois, les éditeurs de logiciels de messagerie s'intéressent eux aussi à ce marché et proposent des solutions dites unifiées. Il s'agit pour eux de regrouper l'ensemble des messages reçus par un utilisateur dans une boîte aux lettres unique et de permettre leur interrogation à partir de n'importe quel terminal.
Le terminal privilégié est bien entendu un ordinateur. Grâce à un simple logiciel de messagerie comme Outlook ou Notes, l'utilisateur peut consulter l'ensemble des messages présents dans sa boîte aux lettres. Les messages vocaux et les télécopies sont indiqués par des icônes spécifiques et sont consultables de la même manière que les e-mails classiques, par un simple double clic.
Mais le PC n'est pas le seul moyen d'accès à la boîte aux lettres. Avec un simple téléphone, on peut aussi consulter ses messages vocaux ou se faire lire par synthèse vocale ses courriers électroniques. De même, on peut recevoir les télécopies en souffrance sur un fax de son choix.
Fédérer des systèmes hétérogènes
De la même manière, un terminal Internet suffit pour relever à distance sa boîte aux lettres. Les messages vocaux sont retransmis en streaming audio ou sous la forme de fichiers attachés au format Wave. Les télécopies sont, quant à elles, transmises comme des images TIF, JPEG ou BMP. En déplacement, il est aussi possible de consulter son e-mail ou d'écouter ses messages simplement avec un téléphone mobile (via la norme WAP) ou de se faire envoyer ses télécopies à un numéro donné.
Chez tous les fournisseurs, la convergence de tous les systèmes se fait autour de la messagerie électronique, généralement autour de serveurs Microsoft Exchange ou Lotus Domino. Deux écoles s'opposent toutefois pour intégrer la messagerie vocale au système de courrier électronique celle de l'unification véritable et celle de l'intégration. Dans le premier cas, l'autocommutateur de l'entreprise (ou PABX) perd ses fonctions de messagerie vocale. Il n'est plus utilisé que comme interface d'émission et de réception d'appels entre le réseau téléphonique et le système de messagerie électronique. Moins ambitieuse, l'intégration vise à interfacer le système de messagerie vocale du PABX avec le serveur de messagerie électronique de l'entreprise. Les deux systèmes restent dissociés, mais on peut les interroger depuis une interface unique.
La plupart des produits issus du monde des équipementiers télécoms utilisaient traditionnellement le principe de l'intégration. Il faut dire que les développements étaient bien moins lourds et que cette technologie permet une mise en place rapide d'une boîte aux lettres unique. Mais, de plus en plus, ces derniers se convertissent à leur tour à la messagerie unifiée. L'avantage principal est qu'il n'y a plus qu'un seul annuaire et une seule base de données pour les messages (un "store unique"). Cela facilite la gestion du système et permet aussi de simplifier le routage des messages.
Des cadres noyés sous les messages
Selon une étude réalisée en 1999 par le cabinet Pelorus, les cadres d'entreprise sont de plus en plus noyés sous une avalanche d'e-mails, d'appels téléphoniques et de télécopies. En moyenne, un cadre a échangé 169 messages par jour au cours de l'année 1998, soit environ 20 par heure. 42 % des individus interrogés se plaignent d'être dérangés toutes les dix minutes. Pourtant, la plupart des messages qu'ils reçoivent pourraient se traiter de la même manière que les e-mails : sur un mode asynchrone. Ainsi, selon AT et T et France Télécom, 50 % des appels téléphoniques ne nécessitent pas de dialogue. Pire, 76 % d'entre eux ne présentent pas de degré d'urgence, et, surtout, 60 % des appels ont moins d'importance que le travail qu'ils interrompent.
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